Ce texte est une lecture d’images d’un tableau se trouvant actuellement au musée des Beaux-Arts d’Angers. Le tableau a été peint par Ciro Ferri au XVII. Il est intitulé « La chasteté de Joseph » et il tire son inspiration d’un récit biblique de la Genèse. Il raconte comment Joseph a refusé les avances de la femme de son maître. Cette scène biblique a inspiré beaucoup d’autres artistes, que ce soit des sculpteurs ou des peintres, tel Rembrandt.
Oh ! Qu’elle est vexée la belle femme de Putiphar pour user de son pouvoir afin d’envoyer en prison le sage Joseph !
Jeté par ses onze demi-frères dans un puits pour le seul tort que leur père le préfère à eux, Joseph est vendu pour quelque argent à des marchands. La chance lui sourit enfin en Égypte. Il a un don : il sait lire et interpréter les rêves, ce qui ne tarde pas à le conduire auprès de Putiphar, officier de Pharaon.
Tout cela n’échappe pas à la femme de Putiphar. Son désir pour Joseph croît de jour en jour. Elle lui fait des avances : « Couche avec moi ! ». Mais rien n’y fait, Joseph se montre inflexible : son maître lui donne accès à tout, sauf à elle. Et il compte bien ne pas déroger à la règle.
Sur le tableau, Joseph a l’air tout jeune. Il est blond et de jolies bouclettes encadrent un visage apeuré par cette femme qui tire son manteau.
Tout son corps tend vers la sortie. Seul son visage est tourné vers la femme. C’est un regard de supplication. Il l’implore : « Laisse-moi partir ! ».
La femme de Putiphar est à l’image même des canons de beauté antique. Un corps grassouillet, deux beaux seins blancs, des cheveux d’or …
Elle est à moitié enroulée dans une tunique grise. Elle commence à se dévêtir, elle ne pense pas essuyer le refus de Joseph … Elle tente de le retenir. Le désir est si puissant ! Elle ne peut pas le laisser fuir ! « Reviens ! » Mais l’interjection jaillissante de ses lèvres vient y mourir quelques secondes plus tard … Joseph s’enfui déjà, abandonnant sa tunique, mémoire tangible de cette fugace rencontre. La belle jeune femme n’en reste pas là… Rongée par le désir et frustrée de ne pas avoir fait fléchir Joseph, elle présente la tunique à son mari et accuse le jeune homme d’avoir essayé de la violer. Le voile rouge dont elle est encadrée montre la passion qui la dévore ; la jalousie qui la précède et son funeste désir d’enfermer Joseph.
Ombeline Peigné
