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  • Gérard, pilote de l'art

Quelle place pour le manga à Angers ?

La France est le deuxième pays consommateur de manga dans le monde après le Japon. Depuis les années 2000, la BD japonaise explose et continue de croître en France, jusqu’à être vendue en province. A Angers, plusieurs magasins spécialisés comme « Azu Manga » ont ouvert, signe de la popularité du genre. Des enseignes généralistes comme la FNAC ou les grandes surfaces proposent également un rayon manga.

A l’angle de la rue de la Roë et Bodiner, en plein cœur d'Angers vous entrez en immersion dans l’univers nippon le plus connu. Le magasin Azu Manga, référence locale en la matière, fêtera en octobre 2020 son dixième anniversaire. Son patron, Romain Ollivier, s’est lancé dans l’aventure suite à la fermeture de « L’œil Nippon », la boutique où il travaillait auparavant. Azu Manga, ce sont plus de 5000 références du Shonen (mangas destinés aux garçons) au Shojo (mangas destinés aux filles) en passant par le Seinen (mangas destinés aux adultes).

Si l’engouement est aujourd’hui réel, cela n’a pas été toujours le cas. A ses débuts, Azu Manga fonctionne bien, surfant sur l’explosion du genre et une croissance nationale certaine. Puis, elle subit une longue période de stagnation voire de diminution jusqu’en 2015. Difficile pour les mangakas (NDLR auteurs de manga) et les maisons d’éditions japonaises de retrouver le succès des sagas telles que Dragon Ball, One Piece ou Naruto.


« L’essentiel dans mon travail est de conserver une lecture professionnelle, c’est-à-dire de se mettre à la place des lecteurs et de leurs goûts. »

Pour remédier à cela, la boutique va étendre son champ d’action. « Azu Manga proposait des animations autour de la culture japonaise comme de la cuisine, des jeux traditionnels (Shogi) ou des cours de langue. On se déplaçait dans les bibliothèques et les collèges de la grande couronne d’Angers (jusqu’à Durtal) pour initier les lecteurs ou les élèves (voire les professeurs) au manga », se rappelle Romain Ollivier.


C’est de là qu’est né le prix MangaLu en 2013. « Il s’agit d’un prix récompensant le manga le plus apprécié des collégiens dans l’année. Aujourd’hui quarante collèges partenaires participent au vote. »


L’année 2015 marque un nouveau départ puisqu’une nouvelle série importante va naître : L’attaque des titans (ou Shingeki no kyogin/進撃の巨人 en japonais dans le texte). C'est une des valeurs fortes du marché, que ce soit en manga ou en animé. La

série se déroule dans une société enfermée entre trois grands murs et à la merci de titans à l’extérieur. Nous suivons l’histoire d’Eren Jäger qui veut voir à quoi ressemble le monde extérieur. « Ce manga a relancé nos ventes et l’industrie du manga, surtout en France », avance Romain Ollivier.

My Hero Academia (僕のヒーローアカデミア, Boku no Hīrō Akademia) ou The Promised Neverland (約 束 の ネ バ ー ラ ン ド, Yakusoku no Nebārando) participent également au renouvellement d’intérêt pour le genre.

Même si des séries fraîches débarquent, les histoires culte restent en magasins et continuent de se vendre à grande ampleur. Dragon Ball, One Piece, Naruto, Fairy Tail par exemple transcendent les générations. « Ce serait comme si un magasin de BD n’avait pas Tintin ou Astérix », illustre Romain Ollivier.

Avant d’être libraire, notre interlocuteur est avant tout un fervent lecteur, ce qui n’est pas sans poser quelques difficultés. « L’essentiel dans mon travail est de conserver une lecture professionnelle, c’est-à-dire de se mettre à la place des lecteurs et de leurs goûts. » C’est pourquoi Romain Ollivier essaye de lire le maximum de premiers tomes pour connaître les grandes lignes de l’histoire et ainsi conseiller les clients. « Cela permet de passer de passionné à professionnel du manga. »


A quelques rues d’Azu Manga, on retrouve un géant du secteur culturel : la FNAC. Enseigne nationale majeure, la FNAC porte un autre regard sur le phénomène manga, qui n’a fait que croître dans le paysage angevin, depuis 2007. D’abord confinés au fond du magasin à l’abri de l’attention du plus grand nombre, les mangas trônent désormais fièrement au premier plan, à l’étage du magasin. « C’est une mise en valeur d’un genre en pleine croissance et ça nous permet aussi de regrouper mangas, jeux vidéo et DVD en un même espace. Grâce à cela, nous gardons un coin exclusivement réservé à la bande dessinée traditionnelle pour exposer seul ce genre littéraire », détaille l’une des libraires de l’enseigne.


Les produits dérivés de ces œuvres ainsi que des histoires classiques comme les Funko POP se vendent aussi très bien et participent au développement du manga. Les posters, mugs, porte-clefs, coussins et tout ce qui est peu ou prou imaginable existent également et permettent aux fans d’intégrer leurs héros préférés dans leur famille.

AMAR Auguste


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