Grande druidesse et prophétesse, Velléda signifie voyante en gaulois. Elle aide une partie de la Gaule à se soulever contre Rome et plus précisément contre le règne de Vespasien en 70. Elle meurt captive. On ne sait pas si elle ne se contenta de prophétiser la rébellion ou si elle s’impliqua plus en prenant les armes avec les guerriers.
Cette statue en plâtre, achevée en 1839 est sculptée par Hippolyte Maindron, originaire du Maine-et-Loire. C’est cette œuvre ainsi que Thésée vainqueur du Minotaure, qui permit à ce sculpteur et dessinateur d’acquérir une grande notoriété dans le milieu artistique.
Maindron a choisi de représenter Velléda de manière très classique. On retrouve de grandes similitudes avec les statues grecques. Gironde, elle reflète les canons de beauté antique. Ses seins ronds, ses cuisses fermes et sa taille fine décrivent cette vierge prophétesse. Un tissu couvre le bas de sa poitrine jusqu’à mi-cuisse. Elle porte une couronne de chêne, une serpe et une lyre. Ces éléments montrent que Maindron l’a représentée avec une vision fantasmée de la Gaule.
Ses cheveux longs descendent en dessous de sa taille. Ils semblent faits d’or, dégringolant en cascade le long de ses épaules. La druidesse est négligemment adossée contre un bloc de plâtre. Velléda semble réfléchir et toiser son spectateur, la main sous le menton, tel Le Penseur de Rodin. Son visage est très allongé, sa bouche fait une moue boudeuse et ses yeux sans pupille ni iris peuvent inquiéter.
Elle est perchée sur son piédestal et regarde passer les visiteurs, se faisant témoin du temps qui passe, ainsi figée dans le plâtre.
La légende de Velléda a inspiré beaucoup d’artistes mais aussi des auteurs tel que Chateaubriand qui l’évoque dans Le Génie du Christianisme. Ou encore Chrétien de Troyes qui situe le lieu des actions de ses héros au même endroit que la légende de la druidesse gauloise.
Ombeline Peigné
