top of page
  • Gérard, pilote de l'art

DJ Oriska se livre : « C’est une situation à double-tranchant pour une fille »

Dernière mise à jour : 15 mai 2020

Alors que la musique électro bat son plein, le sexisme reste un véritable combat dans ce milieu. Après son passage sur la scène de la Blue Moon, au parc des expositions d’Angers, la DJette française Oriska, témoigne de son expérience.


DJ Oriska, lors de son set à la Blue Moon, le 13 février 2020. (Capture d'écran du compte Insta Oriska)

Que retiendrez-vous de votre passage à la Blue Moon ?

C’était extraordinaire ! C’est toujours un réel plaisir pour moi de mixer dans des soirées étudiantes, j’espère avoir l’occasion de revenir. De plus, je suis fière car on m’a dit que je représentais les femmes ce soir !

Vous étiez justement la seule femme à la programmation, est-ce une situation qui vous arrive souvent ?

Il y a plus d’hommes qui font ce métier donc fatalement on se retrouve seule sur le line up. Cependant, cette situation m’arrive moins souvent que l’on ne l’imagine.

Quand vous annonciez à vos proches vouloir devenir DJette, quelle était leur réaction ?

Mes parents m’ont soutenue dans l’intégralité de mes choix parce que j’ai toujours souhaité exercer un métier artistique. Je joue de la musique depuis mon plus jeune âge donc cela n’a pas été une surprise pour eux. L’envie de créer a toujours fait partie de moi puisque j’ai d’abord eu pour ambition d’être réalisatrice de films.

Est-ce une force pour vous de représenter les femmes dans un milieu masculin ?

C’est à double-tranchant lorsque l’on est une femme. En effet, je pense que le public est plus réceptif à vos productions mais en contrepartie, on doit davantage faire ses preuves pour être crédible. Les débuts sont difficiles, on doit se battre afin de montrer qu’on est capable de réussir dans cette jungle. Les collègues masculins vous testent mais il ne faut pas se laisser faire.


« Les débuts sont difficiles, on doit se battre afin de montrer qu’on est capable de réussir dans cette jungle. Les collègues masculins vous testent mais il ne faut pas se laisser faire »


Avez-vous subi des réflexions sexistes ?

Je ne peux pas réellement parler de réflexions, mais plutôt du fait que l’on vous fait vous sentir inférieure car vous êtes une femme. Je l’ai vécu au commencement, maintenant je ne subis plus du tout cela parce qu’on connait mon travail maintenant.

Pensez-vous que le fait d’être une femme influe sur votre musique ?

Dans la société d’aujourd’hui on pourrait croire que la féminité apporte de la douceur dans nos musiques mais je n’y crois pas. Je pense que l’on a tous un degré de sensibilité par rapport à cela. Chacun est libre de ses propres créations.

Quels conseils donneriez-vous à des jeunes filles voulant devenir DJette ?

Je leur dirai qu’elles s’apprêtent à se lancer dans une grande épopée.

Depuis une dizaine d’années, on met en avant des DJ stars, ce qui créé de nombreuses vocations. Cependant, il faut prendre en compte la quantité de travail à fournir et pas uniquement les strass et les paillettes du monde de la nuit. En effet, c’est la récompense mais ce n’est pas facile à obtenir, et très peu de personnes arrivent à vivre de la musique. Je pense qu’il faut rester humble et surtout ne rien lâcher. Si c’est votre rêve, rien n’est impossible.


Propos recueillis par Aurore Maubian



After-movie officiel de la Blue Moon du 13 février 2020.


Extraits live du set d'Oriska à retrouver sur son compte Insta


Djette française ayant fait ses preuves sur la scène électro internationale, Oriska a pris son envol avec son premier succès « Some people » en 2011. Dès lors, elle a su conquérir son public et le faire entrer dans son univers décalé aux quatre coins du monde. Aujourd’hui, l’artiste mixe sur NRJ Extravadance, pour le plus grand plaisir de ses auditeurs.

35 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page